Les raisons du changement du taux de pauvreté
Le député du bloc de Nidaa Tounes Mohamed Fadhel Ben Omrane a expliqué aujourd’hui, jeudi 5 janvier 2017 lors de son passage dans Midi Show qu’il a remarqué que la direction générale de l’Institut national des statistiques a fait une erreur.
«En 2012, l’INS a décidé de changer la méthode de travail pour calculer le taux de pauvreté. Avec la nouvelle méthode, le taux de pauvreté est de 15,5%. Nous ne savons pas pourquoi la méthode a été changée», s’est demandé le député.
Ben Omrane a fait savoir qu’il n’a aucun problème avec le directeur de l’INS et qu’il ne le connait pas personnellement. Le député a posé la question suivante "qu’elle est la définition d’un pauvre?"
De son côté Hédi Saidi, directeur général de l’institut national des statistiques (INS) a déclaré qu’il n’y a pas de raison de changer les chiffres des statistiques. L’institut n’a aucun lien avec la politique et aucun ministre n’a contesté les chiffres.
«Le député a le droit de poser des questions et nous n’avons pas peur des critiques. Mais la question peut être posée directement aux experts du l’INS sans faire de polémique. La méthode de travail n’a pas été changée depuis 2010. Il y a eu une mise à jour des outils techniques de calcul. La mesure de la pauvreté est parmi les méthodes les plus difficiles. L’enquête de 2015 a été effectuée sur un échantillon de 27 mille familles et le taux de réponse est de 92%. En 2010, l’enquête a été effectuée avec 13 mille familles et le taux de réponse n’a pas dépassé 85%. A l’époque, cette enquête a connu des difficultés et des suspensions».
Changement des données
Le directeur de l’INS a indiqué que 2015 est devenue une année référence. La marge d’erreur en 2010 est plus large que 2015 «Même si on prend l’année 2010 comme référence nous constatons que le taux de pauvreté a chuté. Techniquement, les conditions, les prix des produits de base et l’économie en 2010 ne sont pas compatibles avec les chiffres actuels. Par exemple, pour le taux d’inflation, nous avons décidé de faire la rétropolation qui consiste à recalculer les données des années antérieures. Ceci a provoqué un problème et une réunion a eu lieu à la présidence du gouvernement. A l’époque nous avons expliqué au ministre du Commerce les causes de la hausse et il a décidé de se baser sur la mise à jour des chiffres», a expliqué Hédi Saidi.
Le directeur général de l’INS a expliqué aussi que les données pour calculer le développement régional ne sont pas celles utilisées pour calculer le taux de pauvreté même sur un plan régional. Il n’y a pas de relation directe entre les deux taux.
Le recours à la rétropolation peut se faire plusieurs reprises, a noté le directeur général de l’INS. «En 2010, le taux de pauvreté a été calculé dans les grandes régions et pas dans les gouvernorats. Le travail de l’INS est validé et surveillé par le conseil national des statistiques», a conclu le directeur général de l’INS.